Luzerne, agriculture durable à 360 °

Nos actions quotidiennes et la manière dont nous atteignons nos objectifs nous définissent.

En tant qu’acteurs principaux de la filière agroalimentaire, les défis auxquels nous sommes confrontés sont énormes et ne peuvent être négligés : parmi ceux-ci, il y a le défi environnemental et celui de la sécurité alimentaire.  Ces défis exigent que nous fassions, en tant qu’entreprise et en tant qu’individus, notre part avec compétence, responsabilité et prévoyance, forts de l’expérience acquise au fil des ans et toujours guidés par notre grande inspiratrice, Mère Nature.

En effet, la Nature nous envoie des signaux de plus en plus clairs sur son état : des températures supérieures aux moyennes saisonnières, des trombes d’eau et des inondations ou, au contraire, de longues périodes de sécheresse ou, par exemple, les invasions de criquets qui ont également frappé notre pays l’année dernière. Ce sont les effets du réchauffement climatique, qui dépendent, dans une large mesure, des activités humaines.

Selon le suivi environnemental publié sur la plateforme américaine Climate Watch du World Resources Institute de Washington en déc. 2020, à l’échelle mondiale, le secteur agricole est responsable d’environ 18 % des émissions atmosphériques. Bien que la valeur soit de loin inférieure à celle de l’énergie, comme l’industrie métallurgique, les transports, etc., l’agriculture doit apporter sa contribution à l’atténuation et au ralentissement du changement climatique.

De ce point de vue, notre activité peut être considérée comme facilitée, car elle traite une matière première prodigieuse qui possède naturellement des atouts de compatibilité environnementale.

 
 

Toujours du point de vue de l’impact du cycle de production, nous avons voulu « y voir clair » en participant à un projet de recherche, Medi-C-A-Rbonio, axé sur la comptabilisation des émissions et la séquestration du carbone dans le processus de production du fourrage de prairie de luzerne, afin d’évaluer sa contribution à l’atténuation du changement climatique. Il s’agit d’un projet réalisé dans le cadre du Programme de développement rural 2014-2020 de la région Émilie-Romagne impliquant l’Association Italienne des Fourrages Séchés et le Centre de Recherche des Productions Animales de Reggio Emilia. Le projet vient de démarrer et se terminera en 2023, mais des recherches françaises similaires signalent des données positives : 1 Hectare de terre cultivé avec de la luzerne permet de séquestrer 4 tonnes de carbone par an.

Notre deuxième grand défi est la sécurité alimentaire ; l’Union Européenne est actuellement dans un état de dépendance au soja vis-à-vis de l’Amérique du Sud. La consommation de soja en Europe est passée de 2,42 millions de tonnes en 1960 à environ 36 millions de tonnes aujourd’hui. L’Italie en importe environ 385 000 par an.

Comme la luzerne, le soja représente le composant protéique de l’alimentation animale, fondamental pour la croissance rapide des animaux d’élevage. Les bovins, les porcs, les poulets et les poissons sont élevés en consommant des tonnes d’aliments à base de soja. Et les cultures de soja consomment, ou peut-être vaut-il mieux dire « dévorent », à leur tour, les forêts, les collines, la biodiversité.

En Amazonie, des exploitations de milliers d’hectares sont gérées par 2 ou 3 personnes, le travail du sol et la semence sont totalement mécanisés, les herbicides sont pulvérisés par avions, et de puissantes moissonneuses-batteuses effectuent la récolte. Ensuite, le soja est chargé dans des camions qui parcourent des centaines de kilomètres avant d’arriver aux terminaux portuaires pour être ensuite embarqués sur des navires porte-conteneurs et traverser l’océan avant d’être déchargés pour la dernière étape à nouveau sur roues, pour d’autres centaines de kilomètres avant d’arriver aux usines de transformation.

L’utilisation du soja à l’échelle mondiale dans le secteur de l’élevage entraîne la présence d’énormes quantités de produits chimiques dans le sol, une grande consommation de carburant, des émissions polluantes élevées et la destruction de précieuses forêts.

La question mérite plus d’une réflexion, donc l’aspect controversé de la manipulation génétique, qui caractérise normalement ces cultures. D’autre part, nous avons la possibilité d’utiliser la luzerne, avec ses protéines beaucoup plus saines, pour nourrir les animaux à la place du soja.

Il serait actuellement opportun que nos politiciens reconsidèrent cette question, considérant les objectifs du « Green Deal » européen et le renouvellement de la Politique Agricole Commune.

Nous espérons sincèrement que la production de protéines vertes telles que la luzerne puisse être soutenue par l’Union européenne, pour l’avenir du monde.

Faire partie d’une filière essentielle est notre fierté. Nous avons une grande opportunité et une grande responsabilité, et un objectif tout aussi important : offrir un avenir encourageant aux générations à venir.

L’objectif est grand et nous continuerons à fournir les efforts, l’énergie et les semences de luzerne nécessaires pour l’atteindre.